Journées d’étude

Description

L’approche systémique peut-être une réponse clé pour repenser les modèles actuels d’organisation de l’activité humaine dans un contexte de changement climatique (Uzunidis et al., 2021). Elle fait référence à une gestion collaborative et mutualisée du développement d’un territoire, d’un secteur, d’une filière, d’un projet, d’une ressource etc., en impliquant divers acteurs dans une démarche intégrée et transversale. Les innovations systémiques impliquent des solutions novatrices qui émergent lorsque ces différentes entités (individus, entreprises, société, etc.) interagissent de manière synergique pour créer des systèmes plus vastes.

Les modèles d’innovations systémiques sont nombreux, allant des plus connues : symbioses industrielles issues des pratiques d’écologie industrielle (Kasmi, 2021) et plus largement d’économie circulaire (Vence et al., 2022), des éco-quartiers, des circuits courts alimentaires, aux écosystèmes d’innovation (Baldwin et al., 2024 ; Laperche et al., 2019), en passant par les partenariats public-privé-population (PPP) (Dupont et al., 2015). Ces exemples partagent le point commun d’un fonctionnement ayant pour finalité de garantir un équilibre entre le développement de l’activité humaine et la préservation de l’écosystème naturel. Cette approche se popularise de plus en plus et s’étend à d’autres domaines tels que, d’autres piliers de l’économie circulaire comme l’économie de la fonctionnalité (Merlin, 2024), l’économie sociale et solidaire, la bioéconomie (Debref & Vivien, 2021; Debref et al., 2022), l’agriculture (Matt, 2023a, Matt, 2023b), la fabrication urbaine distribuée, les projets de FabCity (Diez & Posada, 2013; Moritz et al., 2016), les espaces d’innovation collaborative (fablabs, living labs, tiers-lieux, entre autres) (Kasmi et al., 2022; Morel et al., 2018), etc.

Cette manifestation scientifique vise à examiner, à la fois sur le plan théorique et pratique, comment émergent les innovations systémiques : comment se construisent les relations d’acteurs, en insistant à la fois sur les dimensions contractuelles et plus subjectives fondées sur la confiance (Bornarel et al., 2024) ? Comment se définissent les objectifs communs ? Quelles sont les formes de gouvernance à l’œuvre pour générer ces innovations systémiques, quelle que soit leur forme (technologiques, ou plus organisationnelles et sociales). Un autre volet du questionnement réside dans les impacts des innovations systémiques : comment transforment-elles des domaines variés, de l’écologie au numérique en passant par l’économie, l’ingénierie, et les sciences sociales ? Comment étudier et accompagner ces innovations génératrices de transformations et de croissance et participer à la co-création et au développement de nouveaux modèles d’économie circulaire dans les filières et les territoires (Laperche et al., 2024) ?