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Présentation de l’équipe

Veyssière Sonia Florence

Doctorant

MRSH ULCO 21 Quai de la Citadelle – 59383 Dunkerque cedex 01  – soniaveyssierematino@gmail.com

Titre de thèse: L’économie circulaire, levier de développement territorial ? Une approche comparée des régions Hauts-de-France (France) / Emilie-Romagne (Italie)

Encadrement :

Mme Blandine LAPERCHE, Professeure HDR, Université du Littoral Côte d’Opale, Laboratoire Innovation et Stratégies Industrielles.

Mme Corinne BLANQUART, Professeure HDR et directrice de la Chaire Economie Circulaire et Métabolisme Urbain, Université Gustave Eiffel, laboratoire Systèmes Productifs, Logistique, Organisation des Transports et Travail (SPLOTT).

Mme Cyrielle Borde, Ingénieure ADEME, Service Industrie.

Résumé :

L’Union Européenne (Paquet Économie Circulaire, plateforme Circular Stakeholders, financements H2020) soutient depuis 2010 le déploiement de l’économie circulaire à  l’échelle territoriale (régions, villes). La transition vers une économie circulaire est entendue comme le passage d’un modèle économique fondé sur le triptyque produire-consommer-jeter à un modèle fondé sur la réduction de l’extraction et de la consommation de ressources non renouvelables et un bouclage  des flux d’énergie et de matière en privilégiant l’écoconception, le réemploi et le recyclage. Les acteurs politiques et les agences de développement (OCDE, 2019) communiquent sur les impacts de l’économie circulaire sur le développement des territoires, en termes de croissance économique, d’augmentation du nombre d’emplois et de maintien de l’activité locale.

Toutefois, les effets réels de l’économie circulaire sur le développement du territoire, à court terme comme à long terme, sont insuffisamment connus, en raison du peu d’indicateurs à ce niveau (Kampelmann, 2016).  De plus, les stratégies d’économie circulaire mettent en avant une vision restrictive du développement économique local. Selon cette vision, chaque territoire peut développer l’économie circulaire s’il détient les ressources appropriées (gisements, masse critique, acteurs politiques porteurs). Ces ressources sont répertoriées dans un ensemble de publications institutionnelles recensant les best pratices pour implanter l’économie circulaire (symbioses industrielles, infrastructures comme les bioraffineries et les biométhaniseurs, implantation de filières spécifiques comme le recyclage). Or nous postulons que le transfert de modèles ne parvient pas à créer une dynamique économique et écologique durable et pérenne, s’il n’est pas articulé à un processus de construction territoriale. Cette approche enrichie du développement territorial correspond à une démarche de mobilisation des acteurs ayant pour objectif de constituer des ressources locales, non transférables, qui pourront être mobilisées comme des avantages comparatifs (Colletis, 1999). L’économie circulaire suppose donc l’émergence d’innovations de natures diverse (technologiques,  organisationnelles) élaborées par le territoire.

L’objectif de ce travail de thèse est de s’interroger sur la manière dont l’économie circulaire peut constituer un vecteur de développement territorial. Nous posons pour ce biais deux hypothèses :

1) L’économie circulaire peut être vectrice de développement territorial si elle participe à la création de ressources spécifiques, c’est-à-dire non transférables (Colletis et Pecqueur, 1995). Si les stratégies d’économie circulaire reposent sur l’activation d’actifs génériques, sans processus de mobilisation des acteurs, nous considérons que l’économie circulaire aura des effets limités sur le développement territorial.

2) La création de ressources spécifiques repose sur la mobilisation d’acteurs autour de démarches collaboratives et coopératives, qui s’ancrent dans la trajectoire économique et les spécificités que le territoire a déjà développé. Ces démarches reposent donc sur des modalités de coordination particulières.

Afin de pouvoir éprouver ces deux hypothèses, nous porterons donc une attention aux processus de coordination des acteurs. La coordination désigne les mécanismes par lesquels les organisations développent des activités compatibles et complémentaires entre elles (Weinstein, 1995). Par exemple, le développement de mutualisations, d’échange et de substitution de flux de matériaux. La gouvernance des acteurs locaux et des processus de création de ressources territoriales a été analysée par une grille de lecture particulière des mécanismes de coordination, qui est la théorie des proximités (Gilly, Torre, 2005). La proximité peut se décliner selon différentes modalités (géographique, institutionnelle, organisationnelles). La gouvernance désigne alors la capacité des acteurs à combiner ces modalités de proximité. Nous appliquerons cette grille d’analyse à deux régions, les Hauts-de-France et l’Emilie-Romagne, comparables par la volonté des acteurs publics de lancer une trajectoire de reconversion fondée sur l’économie circulaire.

Financement : Cette thèse est financée par une bourse de l’ADEME, avec le concours de la région Hauts-de-France.

 

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