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Andriamanantena Aina Ndrianjara
Doctorant MRSH ULCO 21 Quai de la Citadelle – 59383 Dunkerque cedex 01 – njara1989@gmail.com |
Titre de thèse : « Eco-innovation et création d’entreprises dans les territoires industrialo portuaires, caractéristiques et enjeux »
Encadrement :
Mme Sophie Boutillier, Professeure HDR, Université du Littoral Côte d’Opale, Laboratoire Innovation et Stratégies Industrielles.
Mme Blandine LAPERCHE, Professeure HDR, Université du Littoral Côte d’Opale, Laboratoire Innovation et Stratégies Industrielles.
Résumé :
Les territoires industrialo-portuaires dont le développement était principalement basé pendant plusieurs décennies sur l’industrie lourde et l’emploi salarié ouvrier (Poupard & Baude, 2014) représentaient par exemple 58% des grands secteurs d’activité de l’économie française en 1962. Au fil des années, l’économie s’est diversifiée, si bien qu’en 2017 les industries lourdes ne représentaient plus que 24% des activités, contre 76% pour l’économie tertiaire (Vie Publique – Organismes d’État, 2019). Cette situation a eu deux conséquences majeures, d’une part, une forte augmentation du chômage dans ces territoires d’industries, d’autre part, les avancées technologiques ont permis aux industries lourdes de fonctionner en réduisant encore davantage le recours au travail ouvrier, ce qui a accentué le chômage.
Les territoires industrialo-portuaires, tout comme les autres territoires d’industrie, se sont développés selon un modèle économique consistant à « prendre – utiliser – jeter » aussi appeler économie linéaire (Ness, 2008). Dans une dynamique économique qui change de plus en plus, ces territoires ont peu à peu perdu de leur attractivité au profit des territoires favorisant l’économie tertiaire (Conseil national de l’industrie – France, 2019). Les préoccupations environnementales prenant de plus en plus d’ampleur, ce modèle a aussi commencé à montrer ses limites de par ses effets négatifs sur le plan économique, outre l’épuisement des ressources naturelles industrielles et énergétiques (Park & Chertow, 2014).
Face à ces changements, ces territoires sont dans la nécessité de trouver des moyens pour se diversifier, renforcer leur attractivité dans un contexte de plus en plus concurrentiel. La spécificité des ports industriels est qu’ils peuvent accueillir des activités associées à l’économie circulaire et l’écologie industrielle (Gallaud & laperche, 2016) car ces ports rassemblent des industries lourdes qui produisent différents types de déchets qui peuvent servir de matières premières à une seconde industrie. L’économie circulaire « vise à dépasser l’économie linéaire en appelant à une consommation plus sobre des ressources naturelles » (code de l’environnement article L110-1-1). Il s’agit d’un système d’échange et de production qui repose sur trois domaines (liés à l’offre, la demande, la gestion des déchets) composés de sept piliers qui, ensemble visent à augmenter l’efficacité de l’utilisation des ressources tout en développant le bien-être des individus (ADEME, 2014). L’écologie industrielle (EI), l’un des piliers de l’économie circulaire, qui vise « à réorganiser le système industriel pour être compatible avec la biosphère sur le long terme dans un objectif de développement durable » (Erkman, 2004), peut favoriser la construction d’un milieu innovateur. Selon Kasmi, laperche, Brogniart, and Burmeister (2017), cette construction se fait en quatre étapes : les synergies de substitution et de mutualisation, les effets d’agglomération qui ensemble permettent la création d’activités nouvelles, pour un renforcement de l’activité locale qui conduit vers l’innovation et la diversification des activités. L’économie circulaire et en particulier l’écologie industrielle, peuvent apparaitre comme des outils permettant de stimuler l’innovation (en particulier l’éco-innovation) et l’entrepreneuriat, renforçant ainsi l’attractivité des territoires industrialo-portuaires.
L’économie circulaire peut donc être un moteur de l’innovation, laquelle soutient la croissance économique et du changement social. Nous chercherons dans cette thèse à identifier les formes d’innovation développées dans les ports industrialo-portuaires qui ont fait le choix de l’économie circulaire comme mode de développement. Nous mettrons particulièrement l’accent sur l’éco-innovation. Celle-ci est définie dans le manuel d’Oslo de l’OCDE, comme une innovation qui possède deux caractéristiques majeures : elle met l’accent sur l’impact environnemental et inclut l’innovation sociale et les structures institutionnelles (OCDE, 2009).
Nous chercherons également à identifier les dynamiques entrepreneuriales qui sont à l’origine de ces éco-innovations. L’augmentation de l’offre d’entreprises participe en effet à la fois au développement de l’activité économique, à la création d’emplois (en premier lieu celui du créateur d’entreprise) et d’innovations (radicale ou incrémentale ; technologique, sociale ou environnementale) (Shane, 2003). L’éco-innovation réside donc dans l’habilité des entrepreneurs à créer de la valeur à travers leurs entreprises, à partir par exemple des déchets des industries lourdes ou autres des territoires industrialo portuaires et qui créent par la même occasion des emplois.
Notre question de recherche est donc orientée autour des dynamiques d’éco-innovation fondées sur l’économie circulaire dans les ports industrialo- industriels, de leur origine (rôle de l’entrepreneuriat) et de leur impact économique et social (type d’éco-innovation développée, impact en termes d’attractivité, d’emplois). Quelles sont les formes d’éco-innovation qui émergent à partir des expérimentations d’économie circulaire dans les ports industriels ? Pour quelles raison ces entrepreneurs ont développé des éco-innovations (pour répondre à la demande, pour suivre la réglementation environnementale en vigueur ou par conviction écologique) ? Quelles sont les dynamiques entrepreneuriales sous-jacentes ? Telles sont les questions principales qui structurent notre travail.
Financement : Cette thèse est financée par une bourse de la CUD et de l’ULCO
